Article publié sur lemonde.fr
Parce que design, modulables, écoresponsables voire mobiles, ces micromaisons attirent une clientèle toujours plus large.

La « tiny house » de Cahute. CAHUTE
Même si elles ont leur fan-club depuis quelques années, les confinements successifs ont renforcé l’attirance pour la cabane, la tiny house, la cahute… Qu’elles soient fixes ou mobiles, ces micro-architectures se vendent comme des petits pains, y compris sur Leboncoin. « Je ne peux plus répondre qu’à une commande sur quinze », confirme Thomas Longhi, concepteur de la Cahute, une tiny house de moins de 10 mètres carrés semblable à une cabane nord-américaine. Ses derniers clients ? Des retraités souhaitant s’évader où bon leur semble, en emmenant sur les routes leur habitation autonome en énergie et suffisamment légère.
Terminé le cliché du bobo trentenaire parisien en mal de verdure, la micro-
maison a trouvé de nouveaux adeptes. « Nous recevons des clients de tous les âges dans nos tiny houses », confirme Géraldine Boyer, fondatrice de Parcel, qui loue des cabanes écoresponsables (et sans Wi-Fi !) installées au cœur d’un vignoble de Champagne ou d’une ferme en Bretagne. La jeune société, qui exploite cinq tiny houses actuellement, prévoit d’en ouvrir une quarantaine à l’été 2022.
Dès l’après-guerre, des architectes comme Le Corbusier, avec son cabanon méditerranéen, ou Jean Prouvé, avec ses maisons démontables, ont démontré l’intérêt de l’architecture modulaire, petites surfaces fabriquées en série selon un modèle unique. Mais il aura fallu plusieurs crises économiques, une prise en compte grandissante des effets du réchauffement climatique et une pandémie pour que cet idéal architectural devienne presque vital pour certains. Les principales attentes des acheteurs : du design, du modulable et de l’écoresponsabilité.

L’intérieur d’une « tiny house » Parcel. GHANIA IRATNI
Autant de qualités que l’on retrouve dans les 17 mètres carrés habitables des cabanes Mini Blok de Novablok, entre élégance des lignes et matériaux naturels. Fondée en 2017, la société s’apprête à sortir une nouvelle gamme de tiny houses, mobiles cette fois, en réponse à « l’explosion des modes de vie plus nomades, entre télétravail et besoin impérieux de nature », explique Anseau Delassalle, cofondateur de Novablok. Pour Thomas Longhi, la réussite des micromaisons implique de continuer à « ne faire aucune concession sur les matériaux utilisés locaux et naturels ». Un extrémisme du made in France qui enchante leurs futurs propriétaires, d’autant que le ticket d’entrée est compris entre 30 000 et 60 000 euros. « C’est un petit objet qui demande un investissement financier raisonnable. Cela fait moins peur », ajoute le créateur des Cahutes.