A Nantes, Xenothera rafle enfin une commande de l’Etat pour son traitement anti-Covid

Article publié sur challenges.fr

La biotech nantaise, qui développe des anticorps polyclonaux, a signé la semaine dernière un contrat de réservation de 30.000 doses de son traitement Xav-19 avec le ministère de la Santé. La sortie du tunnel après une course d’obstacles de plus d’un an.

Le traitement Xav-19 développé par la biotech nantaise Xenothera a reçu une commande de l’Etat.XENOTHERA

Après de longs mois de traversée du désert, la biotech nantaise Xenothera vient enfin de rafler une pré-commande de l’Etat pour son traitement contre le Covid-19, Xav-19. Un contrat de réservation de 30.000 doses unitaires de l’anticorps polyclonal anti-SARS-CoV-2 qu’elle a développé dans ses laboratoires à Nantes a été signé avec le ministère de la Santé la semaine dernière, annonce-t-elle ce mardi 11 mai. Si l’entreprise se refuse à communiquer le montant exact de cet achat tant attendu, les négociations portaient sur une enveloppe de 5 millions d’euros, d’après de récentes informations du Télégramme. Les doses commandées seront fournies à Santé publique France d’ici à la fin de l’été, à destination des patients français atteints d’une forme modérée de Covid-19, afin d’éviter que la maladie ne s’aggrave et nécessite un transfert en réanimation.

“Cette signature illustre l’engagement du gouvernement français pour garantir notre indépendance sanitaire face à l’épidémie de Covid-19, a salué Odile Duvaux, présidente de Xenothera, dans un communiqué. Je me réjouis de la réponse favorable du ministère de la Santé à notre proposition de réserver les premières productions de notre traitement aux patients français, ce qui nous semblait logique compte-tenu des soutiens reçus depuis le départ.” Un ton apaisé, sobre, qui ferait presque oublier la bataille biotech nantaise Xenothera vient enfin de rafler une pré-commande de l’Etat pour son traitement contre le Covid-19, Xav-19. Un contrat de réservation de 30.000 doses unitaires de l’anticorps polyclonal anti-SARS-CoV-2 qu’elle a développé dans ses laboratoires à Nantes a été signé avec le ministère de la Santé la semaine dernière, annonce-t-elle ce mardi 11 mai. Si l’entreprise se refuse à communiquer le montant exact de cet achat tant attendu, les négociations portaient sur une enveloppe de 5 millions d’euros, d’après de récentes informations du Télégramme. Les doses commandées seront fournies à Santé publique France d’ici à la fin de l’été, à destination des patients français atteints d’une forme modérée de Covid-19, afin d’éviter que la maladie ne s’aggrave et nécessite un transfert en réanimation.

“Cette signature illustre l’engagement du gouvernement français pour garantir notre indépendance sanitaire face à l’épidémie de Covid-19, a salué Odile Duvaux, présidente de Xenothera, dans un communiqué. Je me réjouis de la réponse favorable du ministère de la Santé à notre proposition de réserver les premières productions de notre traitement aux patients français, ce qui nous semblait logique compte-tenu des soutiens reçus depuis le départ.” Un ton apaisé, sobre, qui ferait presque oublier la bataille que mène la dirigeante de la biotech depuis plus d’un an pour fournir son traitement à la France.

Course d’obstacles

Depuis le début du projet Xav-19, dont le premier lot clinique a pourtant été lancé fin mars 2020, le parcours de Xenothera est une véritable course d’obstacles. De la recherche de financements pour ce programme – démarrée par une collecte auprès du grand public sur Internet, complétée par des subventions de la Région et de la métropole, avant de décrocher progressivement un soutien de l’Etat (via le French Tech Bridge, l’aide PSPC-Covid et deux tranches de l’aide “Capacity Building”) de plus de 16 millions d’euros – au démarrage poussif des essais cliniques en raison de lenteurs administratives et lourdeurs protocolaires, la biotech ne voyait plus le bout du tunnel. Et lorsque la France a commandé pour 170 millions d’euros du traitement à base d’anticorps monoclonaux de l’américain Eli Lilly en février dernier, Odile Duvaux a malgré tout voulu y voir un signe d’espoir. “Le gouvernement considère enfin la piste du traitement comme une solution à la crise sanitaire”, a-t-elle confié à Challenges lors de notre visite au siège de l’entreprise à Nantes en mars.

Las, malgré la visite encourageante d’Emmanuel Macron dans la cité des ducs de Bretagne en février, suivie de celle de Jean Castex, les discussions en cours depuis lors avec Xenothera n’aboutissaient pas. A tel point qu’Odile Duvaux a dû brandir la menace d’aller voir ailleurs : “Sans décision rapide de la France sur une commande, nous signerions un contrat avec un autre gouvernement”, nous confiait la médecin et normalienne. “Car notre priorité est que notre traitement arrive malgré tout jusqu’à des patients !” D’autant que du point de vue clinique, le XAV-19, faisant fi les atermoiements des autorités françaises, a tracé sa route avec succès durant ce temps-là. Il vient de débuter son essai clinique européen de phase III, à la suite de l’essai Polycor réalisé avec le CHU de Nantes, dont les résultats sont attendus cet été. “L’histoire n’est pas finie, il faut désormais obtenir les autorisations de l’ANSM, et nous continuerons à engager toutes nos forces pour lutter contre ce virus”, ajoute la dirigeante dans le communiqué.

Production à Alès

Dès à présent, le contrat signé avec la France va permettre à Xenothera de démarrer et financer la production industrielle des premiers lots. Ils seront fabriqués à l’usine d’Alès du LFB, un groupe pharmaceutique spécialisé dans les biotechnologies, ce qui permettra la création d’environ dix emplois indirects, nous précise-t-on au siège de l’entreprise. Contactée par Challenges, Odile Duvaux se réjouit surtout que cette commande puisse “couvrir l’intégralité des besoins des patients en France, avec les inconnues actuelles, notamment l’impact que nous espérons très positif, de la vaccination sur le nombre de cas”. Sachant que 25.797 patients du Covid étaient encore hospitalisés en France le 9 mai. 

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