Le guide ultime des nouveaux restaurants parisiens à tester

Article publié sur admagazine.fr

Un restaurant d’inspiration russe où dîner en grandes tablées, la dernière adresses du chef étoilé Jean-François Piège, le nouveau QG du tout-Paris en version brasserie… Voici où voir et être vu en ce moment à Paris.

Maison Russe

Un salon privé dans les étages du restaurant Maison Russe.

De cet hôtel particulier édifié par l’architecte Charles Letrosne en 1910, il reste les précieuses boiseries remises au goût du jour, les vitraux désormais éclairés et des volumes extraordinaires. Disciple de Jacques Garcia, avec qui elle a collaboré sur des projets dans le monde entier comme La Mamounia à Marrakech ou le Nomad à New York, la décoratrice Laleh Amirassefi s’est nourrie de l’histoire du bâtiment mais aussi de sa propre culture. Arrière-petite-fille des gouverneurs de Géorgie, née de grands-parents iraniens et après une enfance passée aux États-Unis, elle évoque une triple culture dont la richesse ne cesse de l’inspirer. Outre les références slaves comme la poupée russe grandeur nature, les assises de style ottoman et de chatoyants tissus (Pierre Frey, Lelièvre, Rubelli…), elle s’entoure d’artisans d’art comme l’Atelier Mériguet-Carrère qui réalise un cuir de Cordoue en version papier peint gaufré, les peintres décorateurs Duval et Mauler, les tapissiers de l’Atelier des Carmes… Ponctué d’un bar orné de franges, d’un fumoir sous verrière, de tables en forme de trèfles et de tapis persans, le décor ultra opulent mène à un dédale de salons privés dans les étages. On y dîne à la lueur des bougies dans une atmosphère feutrée et unique à Paris, en témoigne le boudoir pensé à l’image d’un chapiteau de cirque, où une fausse panthère des neiges surveille les invités du coin de l’œil… Au menu, on retient les assiettes emblématiques d’un festin russe comme la pomme de terre au four coiffée de caviar de Sologne, les linguine au citron et à la poutargue, la pizzette garnie de truffe noire, l’impressionnant plat de casarecce au homard bleu ou encore la pavlova aux myrtilles et aux marrons glacés.

59, avenue Raymond-Poincaré, 75016 Paris, https://maisonrusse.com ;

https://www.paris-society.com

Madame Rêve

Le Café Madame Rêve à La Poste du Louvre.

« C’est une ville dans la ville », nous confie Laurent Taïeb qui travaille d’arrache-pied sur le projet depuis presque neuf ans. Lorsqu’il remporte l’appel d’offre en 2013, l’homme d’affaires a une idée bien précise en tête : déployer un « conte contemporain entre les murs d’un bâtiment iconique », épaulé de l’architecte Dominique Perrault. Comme le fantasme d’un hôtel futuriste, Madame Rêve s’approprie des codes jusqu’à présent jamais effleurés par la scène de l’hôtellerie parisienne au sommet de La Poste du Louvre. En témoigne la répartition étonnante des 89 chambres, toutes réunies sur un seul étage de 5000 mètres carrés aux côtés d’un restaurant avec terrasse 100% végétalisée et vue panoramique – il faut gravir quelques marches supplémentaires pour découvrir le rooftop –, qui devrait devenir l’un des plus prisés dès son ouverture, au printemps prochain. Avec ses couloirs de 100 m de long et son interprétation des codes français (parquet en point de Hongrie, velours, marbres antiques de Carrare), le chantier aura nécessité un peu plus de cinq ans et demi de travaux et monopolisé trois paysagistes. Ovni architectural et poumon au cœur de la ville, Madame Rêve fonctionne à l’énergie solaire et évoque les projets du japonais Kengo Kuma – notamment les chambres avec terrasses privées, tournées vers un jardin à ciel ouvert. Au Café Madame Rêve, un travail minutieux de reconstitution historique transporte le voyageur au XIXe siècle, entre bar en bois sombre, assises enveloppantes et hauteur sous plafond démentielle digne d’un restaurant new-yorkais. Dans l’assiette, les saveurs méditerranéennes sont de mise avec des assiettes de pâtes bien pensées à l’image des rigatoni à la poutargue et gambas.

48, rue du Louvre, 75001 Paris, https://madamereve.com

Le décor du restaurant Silencio des Prés est signé Studio KO.© Yann Deret

Silencio des Prés

Après plusieurs pop-up de chefs en vogue – Mathieu Rostaing-Tayard, par exemple –, le Silencio investit la place Saint-Germain-des-Prés en ouvrant sa propre adresse en lieu et place du restaurant Beau Regard. Piloté par le chef Guillaume Sanchez, propriétaire de la table étoilée NESO, le lieu révèle un menu inspiré des brasseries parisiennes : œuf au caviar osciètre, ravioles de champignon au jus corsé, tartare de bœuf mature aux œufs de poisson et clou de girofle et mousse au chocolat arrosée de fleur de sel se partagent la carte. L’intérieur pensé par Karl Fournier et Olivier Marty (Studio KO) demeure, en un savant jeu de boiseries claires cannelées, luminaires rétro et moquette de la maison Pierre Frey. Hybride, le lieu se double d’une salle de cinéma et d’une salle de réception pour les événements privés. Comme à Ibiza, le Silencio des Prés devrait attirer une faune d’initiés cet automne.

22, rue Guillaume Apollinaire, 75006 Paris, http://www.silenciodespres.com

Mimosa

Dorothée Delaye imagine un intérieur méditerranéen.© Alexandre Tabaste

Après le Café Lapérousel’Hôtel de la Marine dévoile sa seconde adresse, située de l’autre côté de la cour d’honneur. Particulièrement attendu et mené par Jean-François Piège en tandem avec Moma Group, le restaurant Mimosa marque le renouveau de la brasserie française. « Il y aura la cuisine que j’aime manger, celle qui, à chaque bouchée, fait pétiller le soleil et la joie de vivre, tel un été permanent », confie le chef étoilé qui crée pour la première fois un bar à œufs mimosa et des recettes inédites, à l’image de la boulette de viande à la tomate cuite au four à bois, cœur de burrata et basilic ou du ceviche de daurade coiffée de vinaigre et de concombre. Côté décor, l’architecte d’intérieur Dorothée Delaye signe un intérieur « solaire et méditerranéen » fait de grandes alcôves, de couleurs chatoyantes, d’appliques en céramique et de lustres XXL en acajou qu’elle a dessinés dans l’esprit Riva – un défi face à la hauteur sous plafond plutôt phénoménale… « J’ai eu l’idée de créer un faux plafond inversé, à la manière d’une coque de bateau », explique-t-elle, filant la métaphore de la Riviera jusque dans l’utilisation du marbre corail et du tissu Pierre Frey assorti. Outre la moquette couleur céladon et les tables basses en marbre italien dans le coin bar – où l’on pourra grignoter un verre à la main –, la fresque murale est une ouverture sur la méditerranée. « C’est comme une fenêtre sur une anse à Saint-Jean-Cap-Ferrat », ajoute Dorothée Delaye, pour qui la Côte d’Azur n’a décidément aucun secret.

2, place de la Concorde, 75008 Paris, http://mimosa-rueroyale.com

Soho House

Le restaurant de Soho House à Paris.© Alexandre Tabaste

L’ouverture de Soho House Paris, juste à temps pour la Fashion Week et son lot de soirées explosives, était particulièrement attendue. L’ancienne demeure de la famille Cocteau a dévoilé ses secrets à l’ensemble de ses membres, du jardin d’hiver au bar à cocktails (Picante de la maison en vedette) en passant par la terrasse avec bassin en marbre et daybed ou encore le cabaret d’inspiration années folles où deux artistes, Joel Culpepper et Oracle Sisters, ont déjà donné un concert cette semaine. Au restaurant, le service est attentionné et les assiettes mettent l’honneur la cuisine française avec des plats de bistrot à l’image du pâté de grand-mère fondant, du pâté en croûte Maison Vérot (champion du monde en la matière), des œufs mimosa coiffés de poutargue, des croques-monsieur et madame à agrémenter de copeaux de truffe, des escargots de Bourgogne ou de la belle planche de charcuteries françaises – jambon de Bayonne, rosette et saucisson d’Auvergne sont de rigueur. En dessert, Yann Couvreur devrait bientôt révéler son dessert signature tandis qu’une tarte Tatin normande, un baba au rhum XXL et une assiette de fromages se partagent la carte. Les réservations au restaurant sont ouvertes aux membres et à leurs invités.

45, rue la Bruyère, 75009 Paris, https://www.sohohouse.com

Anahi

Le restaurant Anahi à Paris.© Francis Amiand

Tête chercheuse de viandes rares, Riccardo Giraudi, que l’on connaît pour ses projets de restaurants Beefbar de Paris à Malte en passant par la Sardaigne, rouvre les portes de sa table Anahi. Cette institution de la gastronomie argentine rénovée par le tandem Humbert & Poyet a vu défiler les personnalités en vogue depuis son ouverture, attablées devant les empanadas et des tacos de bœuf Angus, des gyozas généreusement garnis… Épaulé par Carmen Lebrero – la fondatrice d’Anahi –, Riccardo Giraudi accueille Mauro Colagreco (chef et propriétaire du Mirazur à Menton, élu meilleur restaurant du monde en 2019) pour cette grande réouverture : en lui laissant carte blanche, il l’invite à imaginer une carte tournée vers l’Asado – la viande cuite à la braise dans les règles de l’art sud-américain, lui donnant cette saveur si singulière. On espère retrouver au menu les assiettes emblématiques de la cuisine argentine, viandes d’exception en ligne de mire. Ouverture le 17 novembre 2021.

49, rue Volta, 75003 Paris, https://www.anahi-paris.com

Bouillon République

Le Bouillon République à Paris.© Benoit Linero

On pensait que, lors de son ouverture 2017, le Bouillon Pigalle avait vu grand avec ses 300 couverts, ses banquettes écarlates et ses cuisines rutilantes. En comparaison, le Bouillon République fraîchement inauguré est un monstre de la brasserie parisienne… Tenant toujours la promesse d’une assiette brute, bon marché et dont les ingrédients viennent directement des producteurs engagés, la table garde à la carte ses célèbres œufs mayonnaise – élus « meilleurs du monde », ils méritent d’autant plus leur couronne qu’ils sont les moins chers de Paris (1,90 €). Fidèle au décor préexistant de la brasserie alsacienne Chez Jenny, les salles conservent boiseries et panneaux de marqueterie signés Charles Spindler grâce à l’agencement opéré par le cabinet d’architecture Lafond. Dans l’assiette, on retrouve sans surprise les grands gagnants du Bouillon à l’instar des ravioles du Royans et leur fondue de poireaux, de la saucisse au couteau et sa purée au jus de viande ou encore des incontournables profiteroles arrosées de chocolat chaud.

39, boulevard du Temple, 75003 Paris, https://bouillonlesite.com

Saint James Paris

Le restaurant Bellefeuille au Saint James par Laura Gonzalez.© Matthieu Salvaing

« Le Saint James semble suspendu dans le temps, mais jamais dans le passé. Nous avons cherché a retranscrire les différentes époques qui incarnent le style parisien, du XIXe avec des chinoiseries, des moulures, au néoclassique et à l’Art déco », confie Laura Gonzalez, architecte d’intérieur connue pour signer les lieux qui comptent à Paris. Quant aux 5000 mètres carrés de jardins qui entourent l’hôtel particulier – chose rarissime en plein Paris –, ils ont servi de terrain de jeu au paysagiste Xavier de Chirac. « J’ai voulu retranscrire l’atmosphère des jardins classiques et envelopper les promeneurs de senteurs, de couleurs et d’un foisonnement végétal apaisant », raconte t-il, mariant arches de roses et alcôves tapissées de fougères. Côté gastronomie, le chef Julien Dumas, passé par la table étoilée Lucas Carton, mène désormais la partie au restaurant Bellefeuille. Dans un décor rappelant un jardin d’hiver ultra luxuriant, cet amoureux des produits marins devrait dresser des assiettes en harmonie avec les saisons et les arrivages. En témoignent la crevette impériale à la moutarde sauvage ou la soupe glacée de fraises et sa brioche caramélisée, à la carte en ce moment.\

5, place du Chancelier-Adenauer, 75116 Paris, https://www.saint-james-paris.com

Cheval Blanc Paris

Le restaurant Langosteria au septième étage de Cheval Blanc Paris.© Alexandre Tabaste

Ode à l’art culinaire français, les quatre restaurants de l’hôtel Cheval Blanc Paris réunissent les figures phares de la gastronomie, des chefs étoilés aux étoiles montantes à l’instar d’Arnaud Donckele, du pâtissier Maxime Frédéric, d’Enrico Buonocore ou encore du mixologue Florian Thireau. Comme amarré aux quais dans un décor de boiseries brutes, le Limbar propose des gâteaux comme le flan parisien, l’annecien et le gâteau basque dans l’assiette. Au premier étage, la table gastronomique Plénitude d’Arnaud Donckele cultive la surprise avec une carte tournée vers la maturation et la mise en pot — sa ventrèche de bonite au consommé de gambon, vinaigre de Lambrusco et de Chardonnay, miel de châtaigner et essence de cédrat en est un bel exemple. Pour un tête-à-tête avec le ciel, direction le 7e étage où se déploie la terrasse panoramique du Tout-Paris : au menu, on retrouve de grands classiques de la brasserie traditionnelle à l’image de la soupe à l’oignon, des frites maison et du Paris-Brest XXL. Les amateurs de cuisine transalpine se tourneront, quant à eux, vers la Langosteria, l’institution italienne fondée par Enrico Buonocore bien connue des Milanais et des Italiens en villégiature au bord du lac de Côme – elle s’est installée au sein du Mandarin Oriental Lago di Como en l’an dernier.

8, quai du Louvre 75001 Paris, https://www.chevalblanc.com

Brasserie Emil au Château Voltaire

La Brasserie Emil au Château Voltaire.© François Halard

« C’est un lieu d’aujourd’hui, à vivre aujourd’hui par les gens d’aujourd’hui », confie Thierry Gillier, qui s’est entouré des têtes pensantes de la scène parisienne pour construire son Château Voltaire, un îlot de 33 chambres entre l’Opéra de Paris et le jardin des Tuileries. En confiant la direction artistique à Franck Durand et l’agencement du décor au tandem d’architectes Festen, l’homme d’affaires s’engage auprès d’esthètes qui partagent sa vision du luxe. Au fil des cinq étages, l’espace livre sa propre interprétation du présent, un fantasme de l’élégance parisienne fait de matériaux nobles et d’artisanat d’art sous l’égide de Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay. À travers ce dédale décoratif reniant toute ostentation, un soin particulier a été apporté à l’ébénisterie, au choix des suspensions Art déco et au travail du marbre sombre, comme à la Brasserie Emil, où 70 couverts se délectent d’assiettes méditerranéennes : langoustines en tartare, carpaccio de Saint-Jacques et escalope de veau al limone sont de mise.

55, rue Saint-Roch, 75001 Paris, https://www.chateauvoltaire.com

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