Article publié sur ouest-france.fr
Le professeur de l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique redoute l’arrivée d’une nouvelle vague à l’automne, favorisée par les conditions climatiques. La couverture vaccinale devrait néanmoins éviter les décisions drastiques.

« Nous ne sommes pas tirés d’affaire ». Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, l’instance chargée de guider le gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire, s’est montré alarmiste face à une possible reprise de l’épidémie de covid-19.
Si les indicateurs sont en baisse, comme en septembre dernier, « on s’attend à un redémarrage de l’épidémie à l’automne », confie-t-il, mardi 21 septembre dans un entretien au Parisien. « D’abord, parce que les conditions climatiques s’y prêteront mais aussi parce qu’il reste un réservoir de non vaccinés assez nombreux pour occasionner une poussée épidémique et mettre en tension l’hôpital », explique l’épidémiologiste.
« Comme l’année dernière, le virus va se remettre à circuler. Les gens vont être un peu plus en intérieur et à ce moment-là, on va assister à une nouvelle poussée », avait-il déclaré à LCI la semaine dernière. Selon le professeur de l’Institut Pasteur, la couverture vaccinale, bien qu’importante, demeure insuffisante pour espérer éviter une potentielle nouvelle pression hospitalière.
« La vaccination fait office de bouclier »
Néanmoins, contrairement à l’automne 2020, c’est bien la vaccination qui pourra éviter les restrictions strictes, selon l’épidémiologiste. « Avant lorsqu’une vague déferlait, on savait qu’on allait se la prendre en pleine figure. Désormais, la vaccination fait office de bouclier. Elle nous permet d’éviter des décisions plus drastiques comme des couvre-feux », explique-t-il.
En cas de nouvelle vague, le professeur Fontanet estime donc qu’« il faudra plutôt ajuster les mesures actuelles » : « recourir au pass sanitaire, au port du masque en milieu clos, accepter moins de sollicitations, maintenir le tester-alerter-protéger, un peu de télétravail quand c’est possible et plus de dépistage en milieu scolaire »
Alors que le gouvernement réfléchit à lever le passe sanitaire dans les départements les moins touchés par le virus, « Il faudra être prêt à le réinstaurer à la moindre alerte », note Arnaud Fontanet.