Covid-19 : trois questions sur le C.1.2, le nouveau variant qui inquiète les scientifiques

Article publié sur lexpress.fr

Selon une étude, cette nouvelle souche mute deux fois plus rapidement et pourrait s’avérer plus contagieuse et résistante aux vaccins.

Sur le volet de la crise sanitaire, l’histoire semble se répéter. Après le variant Delta, c’est au tour d’une nouvelle souche d’inquiéter les scientifiques : la C.1.2. Dans une étude publiée le 24 août, les scientifiques de l’Institut national des maladies transmissibles (NICD) d’Afrique du Sud – pays où le variant est apparu en mai dernier – ont qualifié cette nouvelle mutation de “variant potentiel d’intérêt”. Si ces travaux n’ont pas encore été validés par les pairs, ils permettent de dresser les spécificités de ce nouveau variant. Et le constat est le suivant : cette souche qui mute deux fois plus rapidement pourrait se montrer plus contagieuse que les autres variants et davantage résistante face aux vaccins.  

Que disent les autorités sanitaires ?

Le variant n’est pas encore classé comme “préoccupant” par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mais il fait l’objet d’une surveillance attentive selon l’épidémiologiste américain Eric Feigl-Ding. Détecté pour la première fois en Afrique du Sud, C.1.2 a depuis été trouvé en Angleterre, en Chine, en République démocratique du Congo, à Maurice, en Nouvelle-Zélande, au Portugal et en Suisse. Dans leur étude, les scientifiques ont ajouté que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’impact exact des mutations présentes sur le variant C.1.2 et un avantage concurrentiel sur le variant Delta. 

Quelle est la particularité du C.1.2 ?

Le variant descend de la mutation C.1, elle-même découverte en janvier. L’étude de l’institut national des maladies transmissibles d’Afrique du Sud insiste sur un point important : le variant C.1.2 a “considérablement muté” par rapport à sa mutation d’origine. C’est d’ailleurs cela qui inquiète les spécialistes. Très actif sur Twitter, l’épidémiologiste Eric Feigl-Ding, affirme que cette nouvelle souche est celle qui a le plus muté par rapport à la souche initiale de Wuhan. 

En effet, l’étude au stade de pré-impression nous apprend que le variant C.1.2 mute deux fois plus rapidement que le taux moyen de tous les autres variants observés à ce jour. L’étude a également révélé que la lignée C.1.2 a un taux de mutation d’environ 41,8 mutations par an, ce qui est presque deux fois plus rapide que le taux de mutation global actuel des autres variants. Les auteurs précisent que cette vitesse a déjà été observée sur une courte période chez certaines souches jugées préoccupantes, comme notamment Alpha, Beta et Gamma. 

Ce nouveau variant est-il plus résistant aux vaccins ?

L’étude constate “des augmentations constantes de génomes C12 en Afrique du Sud sur une base mensuelle, passant de 0,2% des génomes séquencés en mai à 1,6% en juin puis à 2% en juillet”. Autrement dit, la souche C.1.2 pourrait être mieux armée pour échapper aux vaccins contre le Covid-19. Par ailleurs, ces mutations séquencées dans ce variant, N440K et Y449H aident probablement le virus à échapper aux anticorps et aux réponses immunitaires, y compris chez les patients qui ont déjà été infectés par les variants Alpha ou Beta. 

“Les scientifiques ont souligné que la combinaison de ces mutations, ainsi que des changements dans d’autres parties du virus, aident probablement le virus à échapper aux anticorps et aux réponses immunitaires, y compris chez les patients qui ont déjà été infectés par les variants Alpha ou Beta”, détaille l’étude. Cependant, il est difficile de connaître la résistance aux vaccins de ce nouveau variant puisqu’il est apparu dans des pays encore très peu vaccinés. En effet, seulement 9,3% de la population sud-africaine a un schéma vaccinal complet. 

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