Prestige. Dijon capitale du vin avec le soutien de Macron ? Bordeaux voit rouge

Article publié sur courrierinternational.com

Le président français et le gouvernement ont accordé leur préférence à la capitale bourguignonne plutôt qu’à Reims ou à Bordeaux pour accueillir le siège de l’Organisation internationale de la vigne et du vin.

L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) regroupe 48 États membres. Qualifiée d’“ONU du vin”, l’OIV est notamment chargée d’harmoniser les pratiques de production à travers le monde. Lundi 12 juillet, le secrétaire d’État français chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, a indiqué sur Twitter avoir proposé la ville de Dijon pour accueillir en 2024 le siège de l’organisation, actuellement installée dans le très chic VIIIe arrondissement de Paris.

La candidature de Dijon doit encore être approuvée à l’unanimité des États membres de l’OIV en octobre 2021. “Rome serait également dans la course, mais… allons !” s’amuse le magazine gastronomique américain Food and WineSi la capitale bourguignonne a reçu les faveurs du gouvernement français, Reims et Bordeaux étaient aussi sur les rangs pour devenir le “centre de l’industrie mondiale du vin”, notait The Times le 9 juillet.

Le journal britannique raconte les manœuvres des maires de Bordeaux, l’écologiste Pierre Hurmic, et de Dijon, le socialiste François Rebsamen, pour convaincre le président de la République, un “connaisseur” qui avait “évité de se faire des ennemis pendant la campagne présidentielle de 2017 en déclarant qu’il préférait la Bourgogne pour les blancs et le bordeaux pour les rouges”.

Rebsamen a fait valoir que la Bourgogne était le choix naturel. Ses vignobles sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco et la région doit ouvrir l’année prochaine une Cité internationale de la gastronomie et du vin.”

Mais “l’argument décisif” du maire de Dijon avait “moins à voir avec le bon vin qu’avec la basse politique”, écrit The Times, s’appuyant sur des informations de la presse française selon lesquelles l’élu socialiste a proposé à Emmanuel Macron de le soutenir pour l’élection présidentielle de 2022. Rebsamen, partisan d’alliances entre le Parti socialiste et La République en marche pour faire barrage au Rassemblement national aux élections régionales, “pourrait servir de tête de pont entre Macron et la gauche modérée”.

“La presse française laisse entendre que le président français ne traite pas la région de Bordeaux avec le respect qu’elle mérite, poursuit Food and WineÇa risque de tourner au vinaigre.”

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