Article publié sur midilibre.fr

@Credit Photo MIDI LIBRE – JEAN MICHEL MART

La hausse des cas ces derniers jours laisse craindre un durcissement des mesures nécessaire à l’échelle nationale.

La progression des variants en France associée à la lenteur de la vaccination promet une hausse de la courbe de l’épidémie en France d’après les projections de deux chercheurs en santé publique à Lille. Explications. 

La France parviendra-t-elle à échapper à un nouveau reconfinement au mois de mars ? Rien n’est moins sûr d’après deux chercheurs, Philippe Amouyel et Luc Dauchet, professeur et maître de conférences en santé publique au CHU de Lille, dont le JDD a publié les projections dans son édition du 28 février. 

Après une baisse relative observée mi-février, la courbe des contaminations a augmenté de 8 % durant la semaine du 15 au 21 février. Plus de 30 000 contaminations ont été enregistrées le 24 février dernier, un record depuis novembre. 

Le remplacement progressif de la souche historique par les variants du coronavirus explique ce scénario pessimiste. Sachant qu’ils sont plus contagieux, la situation ne peut guère s’améliorer sans restrictions sanitaires supplémentaires. “Même à 20 000 contaminations par jour, c’était beaucoup en chiffre absolu sachant que mi-décembre, l’objectif était de retomber à 5 000 cas”, rappelle Philippe Amouyel.

Un décalage mais toujours une hausse des contaminations

La lenteur de la campagne de vaccination en France empêche de compenser la progression des variants. “C’est intéressant de retarder le confinement si on arrive à faire la jonction avec la vaccination. En Bretagne, par exemple, ça pourrait marcher”, explique le Pr Amouyel. Le choix de repousser le confinement, expliquent encore les chercheurs, ne fait que décaler le problème : “La courbe s’est décalée dans le temps mais on retrouve toujours la même.”

Le spectre du reconfinement est donc encore loin d’être écarté.