Covid : Emmanuel Macron tente de donner un horizon aux Français

Article publié sur lesechos.fr

Le chef de l’Etat a demandé ce lundi de tenir encore « quatre ou six semaines ». L’exécutif a entamé ses consultations avec les élus locaux des vingt départements où la circulation du virus et de ses variants est la plus inquiétante.

Une petite phrase lancée au détour d’une conversation, mais qui recèle tous les espoirs de l’exécutif sur une sortie de la crise sanitaire . En visite lundi à Stains, en Seine-Saint-Denis, pour promouvoir et élargir le plan « 1 jeune 1 solution » mis en place l’été dernier, Emmanuel Macron a demandé aux jeunes présents de patienter avant d’espérer revenir à une vie presque normale. « Il faut tenir encore quelques semaines, quatre à six semaines », a-t-il répondu à l’un d’entre eux qui lui a demandé d’assouplir le couvre-feu, l’estimant « trop dur ».

Opérant une gestion au jour le jour de la crise avec des Français dont le moral chute, Emmanuel Macron tente de donner quelques perspectives alors que l’arrivée du printemps et des beaux jours rend les restrictions de plus en plus difficiles à accepter. « La stratégie ne change pas sur le fond. Emmanuel Macron a souhaité donner plus de visibilité car dans un mois on aura plus avancé sur les vaccins », décryptait l’Elysée un peu plus tard dans la journée.

Les spécialistes partagés sur un reconfinement

D’ici à début avril, l’exécutif espère en effet que les effets de la campagne de vaccination se feront sentir plus sensiblement. « La seule façon de s’en sortir est la campagne de vaccination », pointe un membre du gouvernement.

D’ici là, les spécialistes de la santé restent partagés sur un reconfinement que le gouvernement cherche à éviter au maximum. Certains estiment qu’on ne pourra y échapper. « Le reconfinement est inévitable car on ne peut pas vivre avec ce niveau de pression sur l’hôpital, avec cette incertitude sur les variants », a une nouvelle fois déclaré lundi sur FranceTV Info le professeur Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon. D’autres pensent qu’éviter cette option extrême est encore possible.

Consultation avec les élus

Pour l’instant, la gestion de l’épidémie reste donc celle de l’urgence permanente, sans réelle visibilité. Vingt départements sont sous surveillance renforcée depuis la semaine dernière et des nouvelles mesures de restriction sont attendues d’ici la fin de la semaine. Les consultations avec les élus ont débuté en vue d’un possible renforcement de ces mesures au niveau local.

Elles s’annoncent déjà complexes à mener et difficiles à mettre en oeuvre. Après sa réunion avec les autorités préfectorales et sanitaires, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a de nouveau exprimé lundi son « désaccord » avec l’hypothèse d’un reconfinement le week-end , comme cela a été mis en place à Nice et Dunkerque. « Une proposition difficile, dure, voire même inhumaine », a-t-elle estimé au cours d’une conférence de presse. La semaine dernière, son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, avait pourtant évoqué l’hypothèse d’un reconfinement total de trois semaines à Paris, avant de faire machine arrière sous le flot des critiques

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, ne cache pas non plus ses réticences devant une telle option, alors que tous les départements de la région sont concernés. « Elle veut des mesures proportionnées pour conjuguer le sanitaire, l’économique et l’état psychologique des Franciliens », estime un proche.

Mesures interdites

De leur côté, les élus n’hésitent plus à prendre des mesures interdites par le gouvernement. Après la réouverture de musées municipaux à Perpignan par le maire (RN) Louis Aliot, suspendue par la Justice depuis, c’est le maire (LR) de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, qui a autorisé la fête foraine. 

Contrairement au premier confinement il y a un an, le gouvernement table sur des mesures différenciées entre les départements et estime qu’il y verra plus clair d’ici au milieu de la semaine. Si elles sont décidées, ce qui pourrait être le cas lors du Conseil de défense sanitaire prévu mercredi, les nouvelles mesures devraient entrer en vigueur dès le prochain week-end.

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