Article publié sur 20minutes.fr

L’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, quasiment à l’arrêt, le 12 janvier 2021 (photo d’illustration) — JEANNE ACCORSINI/SIPA
- Interdiction des voyages en provenance ou à destination d’un pays extérieur à l’UE ou dans les territoires ultra-marins, test PCR obligatoire pour rentrer depuis l’Europe… Le Premier ministre a annoncé vendredi plusieurs mesures destinées à lutter contre la propagation du coronavirus.
- Ces restrictions complètent des limitations de déplacement en vigueur depuis plusieurs jours.
- Certaines précisions sont toutefois attendues.
C’est, avec la fermeture des grands centres commerciaux, la principale décision annoncée vendredi soir par le Premier ministre : une restriction des voyages internationaux, ainsi que des déplacements entre la France métropolitaine et l’ outre-mer. Cette limitation des échanges, qui entrera en vigueur à compter de dimanche à minuit, vise notamment à lutter contre la « progression des variants » du coronavirus, a indiqué Jean Castex lors d’une allocution organisée à l’issue d’un conseil de défense.
Voyage hors UE : les sorties désormais concernées
« Toute entrée en France et toute sortie de notre territoire à destination ou en provenance d’un pays extérieur à l’Union européenne sera interdite sauf motif impérieux », a annoncé le Premier ministre. Concrètement, les personnes franchissant la frontière devront fournir le résultat d’un test PCR négatif datant de moins de 72 heures avant le départ et remplir une attestation expliquant le motif de ce déplacement.
Les attestations de voyage précisant la liste des « motifs impérieux » seront prochainement mises en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur, indique ce dernier à 20 Minutes. Toutefois, une telle justification était déjà nécessaire pour entrer en France métropolitaine depuis le 18 janvier 2021. L’attestation disponible depuis cette date permet d’avoir un aperçu des principaux motifs recevables pour embarquer. Outre les ressortissants et résidents français, européens ou britanniques, sont notamment autorisés à fouler le sol hexagonal :
- les personnes « en transit de moins de 24 heures en zone internationale » ;
- les soignants « concourant à la lutte contre la Covid-19 » en France ;
- les professionnels assurant le transport international de marchandises, les équipages des secteurs aérien, maritime, ferroviaire ainsi que les personnels de compagnies d’autocar, les membres d’équipage de navires de commerce, de croisière ou de pêche ;
- les étudiants titulaires d’un visa ou « venant pour moins de 90 jours en provenance d’un pays dispensé » et les mineurs scolarisés, justifiant d’un lieu d’hébergement en France ;
- les professeurs ou chercheurs employés ou invités par un établissement français se déplaçant « à des fins d’études et d’enseignement » ;
- les personnes « se rendant en France pour recevoir des soins dans un établissement hospitalier public ou privé » ;
- les travailleurs humanitaires ou volontaires internationaux ;
- les personnes concernées par une mesure de regroupement familial ou de réunification familiale des réfugiés ;
- les titulaires d’un passeport diplomatique, de service ou autre type de passeport « officiel », ainsi que les professionnels en poste dans une mission diplomatique ;
- les ressortissants étrangers de pays hors UE séjournant en France « pour motif professionnel impérieux sous couvert d’un ordre de mission émis par l’État d’appartenance » ou « sur invitation des autorités françaises dans le cadre d’une action de coopération ».
L’entrée sur le territoire est également conditionnée à la signature d’une déclaration sur l’honneur et à un « isolement volontaire de sept jours ».
Voyages depuis ou vers l’outre-mer : les « motifs impérieux » étendus à tous les territoires
Comme pour les voyages hors de l’UE, « les déplacements en provenance et en direction de tous nos territoires ultramarins seront également soumis désormais à la production de motifs impérieux ». Certains départements d’outre-mer appliquaient déjà de telles restrictions. Par exemple, voyager à destination ou en provenance de La Réunion était conditionné, depuis jeudi, à un « motif impérieux d’ordre personnel ou familial », à un « motif de santé » ou à un « motif professionnel ne pouvant être différé ». Un isolement de sept jours est également en vigueur à La Réunion depuis jeudi.
Là encore, une nouvelle attestation, valable pour l’ensemble des territoires ultramarins et détaillant les motifs impérieux de déplacement, sera prochainement disponible, fait savoir la place Beauvau.
Voyage depuis ou vers des pays de l’UE : quid des frontières terrestres ?
Comme l’a indiqué Jean Castex, « toute entrée en France à partir d’un pays de l’Union européenne sera conditionnée à la réalisation d’un test PCR, à l’exception des travailleurs transfrontaliers ». Une attestation sur l’honneur et la présentation d’un test PCR de moins de 72 heures était déjà en vigueur depuis le 24 janvier pour les entrées par voie aérienne ou maritime depuis l’un des pays de l’espace européen (Union européenne, Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Saint-Siège et Suisse).
La mesure est donc étendue aux voyages vers ces pays. Contacté par 20 Minutes, le ministère de l’Intérieur indique que l’éventuelle extension aux entrées et sorties par voie terrestre (train et route) était toujours en cours de discussion ce samedi.