Article publié sur sudouest.fr
Le président du conseil scientifique se montre inquiet quant à la propagation des variants
“Il faudra probablement aller vers un confinement” dont les conditions relèvent d’une “décision politique”, pour faire face aux variants du coronavirus qui “changent complètement la donne” sanitaire en France, a déclaré dimanche le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy sur BFMTV.
“Il y a urgence”, a martelé le médecin : “Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique”, a-t-il ajouté.
“On est le pays d’Europe actuellement, avec l’Italie, dans la meilleure situation sanitaire”, a-t-il relevé. Mais “c’est une fausse sécurité, la situation ne va pas pouvoir perdurer” à cause des variants qui se répandent, a-t-il poursuivi.
“Alors qu’on est dans une situation apparemment relativement stable, si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays (européens), dès la mi-mars”, a-t-il prévenu.
Regrouper ou allonger les vacances de février
Dans ce contexte, le confinement doit-il être strict comme au printemps 2020, ou doit-on permettre de laisser par exemple les écoles ouvertes comme en novembre ? “C’est une décision éminemment politique”, a renvoyé le président du Conseil scientifique, qui guide les choix de l’exécutif.
Il a avancé l’idée de regrouper ou d’allonger les vacances scolaires de février pour “se retrouver dans des meilleurs conditions pour début mars pour rouvrir les écoles”.
Un auto-isolement des personnes âgées ?
En raison des mesures sanitaires, “on a toute une génération de jeunes qui ne vit plus”, a reconnu Jean-François Delfraissy, qui recommande “dans les deux mois qui viennent (aux) personnes les plus âgées, les plus fragiles, d’aller vers une forme d’auto-isolement volontaire, pour se protéger en attendant qu’elles soient vaccinées”.
Revenant sur les projections de vaccination, Jean-François Delfraissy “ne partage pas” la conviction du gouvernement que l’ensemble de la population pourrait être vaccinée d’ici l’été.
“La capacité vaccinale est limitée”, a-t-il déclaré, parce que “l’industrie pharmaceutique (ne parvient pas) à fournir de façon massive” les doses de vaccin. “De février à fin avril (…), on a une course entre arrivée du variant et vaccination”, a-t-il synthétisé.