Article publié sur geo.fr

C’est à Portlligat, près de Cadaqués, que Salvador Dalí élut domicile, au sein d’une petite maison de pêcheurs qu’il fit agrandir au fil des ans. © curtoicurto
Né le 11 mai 1904 et mort à Figueras, dans le nord de la Catalogne, en Espagne, Salvador Dalí est considéré comme l’un des maîtres du surréalisme espagnol. Le peintre fut aussi graveur, sculpteur, mais également scénariste et écrivain. De multiples casquettes que cet artiste du XXème siècle exerçait à tour de rôle dans trois endroits en particulier, que l’on peut aujourd’hui visiter. Tour d’horizon de ces lieux pour voyager sur les traces du peintre espagnol !
Sur les traces de Salvador Dalí avec le “triangle dalinien”
Si le peintre à la célèbre moustache a vécu quelques années hors d’Espagne, exilé en France pendant la guerre civile espagnole, puis à New York, c’est dans sa région natale, la Catalogne, que Salvador Dalí a passé le plus clair de son temps.
Trois lieux sortent du lot et forment ce que l’on appelle communément le “triangle dalinien”, concentré dans la région catalane de l’Empordà, à cheval entre les Pyrénées et la Méditerranée, entre Perpignan et Barcelone.
“Dans ce lieu privilégié, le réel et le sublime se touchent presque. Mon paradis mystique commence dans les plaines de l’Ampurdan, entouré par les collines des Albères, et trouve sa plénitude dans la baie de Cadaqués. Ce pays est mon inspiration permanente” – Salvador Dalí à propos de la Catalogne
Amateurs et amatrices d’art, ne manquez pas ces trois lieux sur les traces du peintre espagnol !
La Maison-musée Salvador Dalí à Portlligat, près de Cadaqués
Pour seule résidence stable, le couteau suisse espagnol élut domicile au sein d’un petit village de la Costa Brava, Portlligat, dans une crique en plein Cabo de Creus. Entre mer et montagne, c’est là que Dalí vécut de 1930 à la mort de son épouse, Gala, en 1982.
Au fil des ans, la petite maison de pêcheurs va devenir un véritable labyrinthe, au gré des aménagements et agrandissements successifs opérés par le peintre.
Outre l’impressionnant édifice, la partie la plus impressionnante de la maison est sûrement la “Voie lactée”, qui désigne un chemin blanchi à la chaux parallèle à la mer, dont le début est signalé par un grenadier – la maison offre une vue plongeante sur la mer. Le couple y vivra jusqu’à la mort de Gala Dalí, l’épouse et muse de Salvador.
La visite, qui s’effectue impérativement sur réservation (voir détails sur le site), permet de découvrir un aperçu fascinant de la collection d’objets privés du peintre et de ses souvenirs.
Le Château Gala Dalí de Púbol, dernier atelier de Salvador Dalí
L’histoire du château de Púbol est celle non pas d’une, mais de deux coups de foudre : d’abord, celui que le peintre eut pour Gala Dalí, de dix ans son aînée, qu’il épousa en 1958. Ensuite, celui que Salvador Dalí eut pour ce château de style gothique et renaissance du XIème siècle, abandonné à l’époque où il fut acheté par le peintre (en 1969), pour un million et demi de pesetas.
C’est après la mort de cette dernière, le 10 juin 1982, que Salvador quitte Figueras et emménage au château de Púbol, acquis quelques années auparavant, et jusque-là terrain de jeu exclusif de sa femme. Le mausolée de sa muse sera aussi, entre 1982 et 1984, le dernier atelier de Salvador Dalí. En 1984, un incendie qui commença dans la chambre à coucher força le peintre à retourner à Figueras, où il s’installe alors dans son Théâtre-Musée, qui sera sa dernière demeure.
Ouvert au public depuis 1996, le château présente un style surréaliste relativement improbable pour une forteresse datant du Moyen Âge, certaines oeuvres se trouvant à même les murs. A l’extérieur, ne manquez pas le Jardin des éléphants, où se trouvent notamment plusieurs sculptures d’éléphants à longues pattes, ainsi qu’une piscine ornée de bustes de Wagner.
Le Théâtre-Musée Dalí, à Figueras
Considéré comme la dernière grande œuvre de Salvador Dalí, le Théâtre-musée Dalí a été construit sur les vestiges de l’ancien Théâtre municipal de Figueras, détruit dans un incendie à la fin de la guerre civile. Il fut inauguré en 1974 et l’on peut y observer quelque 1 500 œuvres d’art, qu’il s’agisse de peintures, de dessins, de gravures, de sculptures et de photographies, ou d’autres installations, telles que des hologrammes ou des stéréoscopies.
L’on n’y trouve pas que des œuvres signées Dalí, mais aussi des pièces d’autres artistes que le peintre a voulu exposer, comme Antoni Pitxot et Evarist Vallès. Une partie de la collection privée de Salvador Dalí, comprenant des œuvres du Greco, de Marià Fortuny, de Modest Urgell, d’Ernest Meissonier, de Marcel Duchamp, de Gérard Dou et autre Bouguereau, est également exposée, de même que certaines œuvres de John De Andrea, Wolf Vostell, Meifrèn et Ernst Fuchs.
Depuis la mort de Salvador Dalí, en 1989, il est possible de visiter la crypte et sa tombe, au centre du musée, au sein d’un espace réaménagé en 1997, afin d’y exposer une collection de bijoux en or dessinés par l’artiste. De quoi boucler la boucle des lieux pour voyager sur les traces Salvador Dalí en Catalogne, et ainsi lui rendre un dernier hommage.