Randonnée. Les 12 lacs de montagne parmi les plus beaux à ne pas manquer sur les sentiers cet été

Article publié sur ouest-france.fr

Besoin d’un grand bol d’air, de nature et de fraîcheur ? Les lacs de montagne offrent tout cela à la fois. Des Vosges aux Pyrénées, en passant par les Alpes et la Corse, la France en compte des centaines. Nous avons surtout cherché à valoriser ceux qui ne sont pas les plus connus, en dehors des sentiers battus, comme autant de prétextes à de belles randonnées. Une liste forcément subjective et loin d’être exhaustive, mais qui vous donnera – on l’espère – des fourmis aux pieds…

Faire une sieste sur une berge herbeuse en écoutant le clapotis de l’eau et les cris de marmottes. Boire une bière à la porte d’un refuge en admirant le reflet des sommets dans le miroir bleu. Planter sa tente au bord d’une de ces piscines naturelles, puis se rafraîchir dans leurs eaux vivifiantes après une bonne journée de randonnée… Que peut-on rêver de mieux quand on aime la montagne et les vacances loin de la civilisation ?

En France, les massifs montagneux recèlent des centaines de lacs naturels ou artificiels. Les plus connus sont ceux d’Annecy, de Serre-Ponçon ou encore le Léman. Mais leurs berges sont souvent prises d’assaut aux beaux jours. Pour ceux qui recherchent des petits coins de paradis, éloignés des foules et des sentiers battus, nous avons sélectionné douze sites méconnus, nichés dans des paysages exceptionnels.

Notre sélection des 12 sites où admirer les plus beaux lacs de montagne… parmi tant d’autres (cliquez sur la carte pour la visualiser en entier). | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE

Attention : ces lacs, situés pour la plupart en haute montagne, sont plus ou moins accessibles selon l’état des sentiers et les niveaux de chacun. Avant de vous engager, pensez à bien vous renseigner auprès des offices de tourisme. Munissez-vous d’une carte, de vêtements chauds et du matériel adéquat. Et surtout, consultez bien les prévisions météo : en montagne, le ciel change vite et les conditions peuvent vite devenir dangereuses.

Ces lacs sont généralement accessibles de la fin du printemps au début de l’automne, mais des zones peuvent rester enneigées pendant l’été. Des guides professionnels sont à votre disposition si besoin. Soyez également vigilant concernant le bivouac et la baignade : ce n’est pas autorisé partout. Veillez à bien respecter la législation en vigueur et à préserver ces milieux naturels pour qu’ils gardent toute leur authenticité.

Belles escapades à tous !

1. Le lac Blanc (Vosges)

Le lac Blanc, dans le Haut-Rhin. | STATION DU LAC-BLANC

Notre tour commence par le massif des Vosges. Situé dans la commune d’Orbey (Haut-Rhin), le lac Blanc déroule son miroir bleu à 1 055 mètres d’altitude, sur 29 hectares et jusqu’à 72 mètres de profondeur. Les randonneurs montent jusqu’ici en empruntant les sentiers de grande randonnée (GR 5, GR 531 et GR 532). Si vous cherchez le meilleur panorama, on vous conseille de monter jusqu’au rocher Hans, qui domine le lac, avec sa statue de la Vierge. En plus des activités de sports d’hiver (ski alpin, ski de fond, raquette, luge…), la station du lac Blanc, située à proximité, propose en été un parc d’aventures, un « paintball », un « bike park », un sentier « pieds-nus » dans la nature et une activité de luge sur rails.

2. Le lac du Clou (Savoie)

Le lac du Clou, en Savoie. | INSTAGRAM @GABINFRRG

Des marmottes, des vaches tarentaises, des mélèzes et des fleurs partout : le lac du Clou n’est pas seulement un havre de paix pour la faune et la flore, il l’est aussi pour le randonneur, surtout après quatre heures d’une randonnée bien pentue. Perché à 2 373 mètres d’altitude, dans la commune de Sainte-Foy-Tarentaise, ce petit lac paisible est accessible depuis le parking du Chenal, au terme d’un dénivelé positif de près de 600 mètres. Mais l’effort vaut bien le spectacle qui se déploie là-haut : le cirque du vallon du Clou offre une vue époustouflante sur les glaciers des Balmes et du Mont Pourri. Et c’est loin d’être le seul lac dans le secteur…

3. Le lac des Vaches (Savoie)

Le lac des Vaches, dans le parc national de la Vanoise (Savoie). | INSTAGRAM ANTHONY VITAL

C’est l’un des symboles du parc national de la Vanoise, et une porte mythique sur le GR 5. Le lac des Vaches, qui culmine à 2 318 m d’altitude dans la commune de Pralognan-la-Vanoise, se traverse à gué, grâce à un passage aménagé sur des dalles depuis 1949. Avec cette vue monumentale sur la Grande Casse, point culminant du département de la Savoie (3 855 m), on se prendrait presque pour Moïse. L’endroit inspire surtout une vraie sérénité, au milieu de ce vallon enserré par les pics. Le col de la Vanoise et son refuge attendent les randonneurs quelques kilomètres en amont.

4. Le lac des Cordes (Hautes-Alpes)

C’est un crochet fortement recommandé sur le parcours du mythique GR 58, qui fait le tour du parc régional du Queyras. Un détour d’une bonne heure de marche accompagné d’un dénivelé copieux permet d’accéder au lac des Cordes depuis le refuge des Fonts de Cervières (2 040 m). Autre itinéraire possible : depuis le hameau du Bourget (1 950 m). Perché à 2 446 m d’altitude, le lac des Cordes se dévoile au pied de l’impressionnante muraille nord du pic de Rochebrune. L’endroit idéal pour planter sa tente loin des sentiers battus.

5. Le lac du glacier d’Arsine (Hautes-Alpes)

Autant de le reconnaître : c’est loin d’être le plus beau des lacs de montagne. Mais c’est assurément l’un des plus surprenants… sans parler du spectacle qu’il offre indirectement. Et rien que pour ça, il mérite un crochet. Autant vous prévenir, si vous cherchez une eau turquoise ou cristalline, vous serez déçu : le lac du glacier d’Arsine, situé dans la commune du Mônetier-les-Bains, non loin du tracé du GR54 (le fameux « tour de l’Oisans et des Écrins »), affiche une drôle de couleur laiteuse. Une particularité qui s’explique par la présence dans ses eaux de paillettes minérales en suspension, provenant de l’érosion du glacier situé en surplomb. Or, le lac donne naissance à un cours d’eau qui serpente dans la vallée jusqu’au village du Casset. En longeant le ruisseau du Petit-Tabuc, on a ainsi l’impression qu’une bouteille de lait s’est renversée au sommet. Ce qui confère un air magique et poétique à la randonnée qui monte au col d’Arsine…

6. Le lac de la Muzelle (Isère)

Les randonneurs du dimanche ne jurent que par le Lauvitel, ce grand lac accessible par un chemin très (trop ?) fréquenté depuis le bourg d’Arud (dans la commune de Venosc). Les puristes appellent cela une « autoroute de montagne ». Pour trouver un coin de paradis, on vous conseille de pousser un peu plus haut. Au bout d’une belle ascension de 1 200 mètres, le lac de la Muzelle vous apparaîtra comme un mirage au pied du col du même nom. Si vous souhaitez prolonger le plaisir, n’hésitez pas à réserver le gîte et le couvert au refuge de la Muzelle. Ou à poursuivre vers d’autres aventures par le GR 54 en direction de Valsenestre.

7. Le lac d’Allos (Alpes-Maritimes)

Avec ses 43 hectares de superficie, c’est le plus grand lac naturel d’altitude en Europe. Le lac d’Allos est niché au cœur du sublime parc national du Mercantour. C’est un lac d’origine glaciaire, rempli de truites et d’ombles chevaliers, dont les eaux s’évacuent par un passage souterrain naturel. Perché à 2 230 m d’altitude, il se dévoile au bout d’environ 45 minutes de marche et d’une ascension de 200 ètres à partir du parking du Laus (village d’Allos), ou depuis le col de la Cayolle via le sentier des lacs. On peut ensuite prolonger la balade jusqu’au mont Pelat (3 051 m, 800 mètres de dénivelé positif, 3 h 15 de montée)… ou simplement profiter de la quiétude des lieux, attablé au refuge bar-restaurant.

8. Les lacs de Capitello et de Melo (Corse)

Les marques rouges et blanches en attestent : on se trouve ici sur le tracé du mythique GR 20, qui traverse la Corse du nord au sud (ou inversement). Situés respectivement à 1710 et 1 930 m dans le massif du Rotondo, les lacs de Melo et de Capitello sont parmi les plus beaux de l’île de Beauté. On y accède en partant du parking Lamaghiosu ou de la bergerie de Grottelle (commune de Corte) S’ensuit une promenade de 5 h 30 aller-retour, agrémentée d’un dénivelé de 800 mètres en passant par la brèche de Capitello (2 123 m). De là-haut, la vue est magnifique. Avec un peu de chance et de sens de l’observation, vous pourrez même apercevoir des aigles royaux. Attention : la réglementation interdit de se baigner dans les lacs. Et vu leur température, on s’en passera bien !

9. Les lacs d’Ayous (Pyrénées-Atlantiques)

Un roc de 2 884 mètres de haut qui se reflète dans l’eau bleutée des lacs comme autant de miroirs naturels : ce paysage de carte postale, on le doit d’abord au pic du Midi d’Ossau, un ancien volcan vieux de 278 millions d’années dont il ne reste qu’une caldeira de plusieurs kilomètres de circonférence. Les lacs d’Ayous, situés entre 1845 et 2 083 m d’altitude, complètent ce sublime tableau pyrénéen. À partir du parking de Bious-Artigues (commune de Laruns), une boucle de 15 km enchaîne quatre d’entre eux (lacs Roumassot, Miey, Gentau et Bersau) en cinq heures de marche, sous le regard de la face nord du pic.

10. Le lac de Port-Bielh (Hautes-Pyrénées)

Impossible de choisir parmi les 70 lacs qui tapissent la réserve naturelle nationale du Néouvielle : ils rivalisent tous de beauté. Ce choix est donc totalement subjectif ! Mais le lac de Port-Bielh tiendra sans aucun problème son rôle d’ambassadeur pour cet exercice. Perché à 2 285 m d’altitude, c’est aussi l’un des plus isolés de cette réserve qui s’étend sur 2 313 hectares. On peut s’y rendre depuis le parking payant d’Artigusse, au cours d’une randonnée assez technique d’environ neuf heures. De nombreux autres lacs de la réserve sont reliés par des sentiers plus accessibles. La réserve du Néouvielle est l’une des plus anciennes de France (elle a été créée dès 1935 et classée en 1968). On y recense 370 espèces animales, 1 200 plantes vasculaires et 570 espèces d’algues.

11. Les étangs de Bassiès (Ariège)

Verte et sauvage, l’Ariège abrite un magnifique patchwork de lacs de toutes tailles, sur le tracé du GR 10, qui traverse les Pyrénées, de l’Atlantique à la Méditerranée. Les étangs de Bassiès sont dispersés dans la vallée de Vicdessos entre 1 594 m et 1 663 m d’altitude. Ils sont accessibles depuis le lieu-dit Massada (commune d’Auzat), au cours d’une randofnnée de près de 12 km (six heures de marche, 860 m de dénivelé positif). Cette balade débouche sur un cirque lacustre planté de pins à crochets. Les étangs, de moins d’un hectare pour le plus petit à environ 21 hectares pour le plus grand (l’étang Majeur), sont dispersés sur un plateau granitique à l’ombre de la Pique rouge de Bassiès (2 676 m). Ici, les traces des anciennes glaciations sont frappantes. Dans ce décor de rêve, le refuge des étangs de Bassiès offre une halte bienvenue pour une bière ou pour la nuit.

12. Le gour de Tazenat (Puy-de-Dôme)

Ceci n’est pas (seulement) un lac : c’est d’abord et surtout un cratère de volcan. C’est ce que l’on appelle un maar dans le jargon des volcanologues. Situé au nord de la chaîne des Puys, au cœur du Massif central, le gour de Tazenat s’est formé il y a 29 000 ans par une explosion phréato-magmatique. Après l’arrêt de l’activité éruptive, il s’est progressivement rempli d’eau grâce au ruisseau de Rochegude, qui coulait à proximité. Le cratère mesure environ 700 m de diamètre et le lac actuel est profond de 66 m. On en fait le tour par un sentier de 2,8 km, qui serpente entre les berges et les bois. De quoi se replonger dans le passé volcanique de la région, du temps où elle n’était qu’une terre de feu.

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