Article publié sur slate.fr
Il n’est jamais trop tard pour essayer d’arrêter.

Selon l’OCDE, la pandémie a augmenté les risques de boire avec excès pour faire face au stress. | Dylan de Jonge via Unsplash
La pandémie a impacté nos habitudes de consommation d’alcool. Depuis, la demande d’accompagnement pour réduire ou arrêter de boire a augmenté considérablement. C’est pourquoi The Conversation s’est intéressé aux différentes techniques qui permettent d’y arriver, en publiant les conseils de Nicole Lee, professeure au National Drug Research Institute de Melbourne.
Tout d’abord, l’experte explique qu’il faut adapter les techniques en fonction de la quantité d’alcool quotidienne, et donc être conscient de son niveau de dépendance. Mais comment le connaître? Certains signes sont des indices: une part importante d’activités sociales qui impliquent de boire, avoir du mal à se limiter à un seul verre, ou encore des symptômes de sevrage au bout d’un jour ou deux à jeun. Des tests sont disponibles en ligne pour évaluer ce taux de dépendance.
Il faut ensuite adapter sa réaction en fonction. Ainsi, une personne extrêmement dépendante devra consulter un spécialiste pour éviter qu’un arrêt trop violent ne soit dangereux pour sa santé (risque de convulsions, voire de décès). Une personne peu à moyennement dépendante, en revanche, peut essayer de réduire ou arrêter seule, ou avec un soutien plus ténu.
Une aide adaptée
Si votre dépendance n’est pas sévère, chaque verre peut néanmoins en appeler un autre. C’est pourquoi il est souvent plus facile de respecter des jours sans alcool, plutôt que d’en consommer en plus petite quantité les jours avec.
Pour les alcooliques très dépendants, il est généralement recommandé d’arrêter complètement l’alcool, au moins pour une période de six mois à un an, et tant qu’ils bénéficient d’un soutien médical. Pour entreprendre un traitement de sevrage, qui dure entre cinq et sept jours, il est possible de faire appel à un médecin à domicile ou à un infirmier.
Pour réduire leur consommation, certaines personnes optent pour des boissons habituellement alcoolisées, mais où l’alcool a été retiré (les fameuses bières sans alcool par exemple). Cependant, pour une dépendance élevée, le goût de ces boissons peut agir comme une incitation et rendre difficile un véritable changement d’habitudes.
Le soutien psychologique est aussi non négligeable. «Seulement cinq minutes d’échange avec un médecin généraliste peuvent réduire la consommation d’alcool de 30%, écrit la chercheuse. Ça vaut le coup de discuter avec votre docteur si vous avez besoin d’aide pour commencer.» Les thérapies sont également recommandées, la plupart du temps avec des psychologues, et parfois en groupe. Il existe aussi des médicaments qui peuvent accompagner la démarche comme le Disulfirame, l‘Acamprosate ou la Naltrexone.
Enfin, le mouvement des Alcooliques Anonymes, avec son parcours en douze étapes, est accessible depuis sa création dans les années 1930. Le taux de réussite ne dépasse pas les 10%, mais il permet de fournir un soutien psychologique indéniable. Nicole Lee conclut en expliquant qu’il faut essayer en premier la technique qui paraît la plus accessible, car la plus efficace reste celle qui vous correspond le mieux.