La cinquième vague de Covid-19 peut-elle gâcher les fêtes de Noël en France ?

Article publié sur ouest-france.fr

À un mois et demi de Noël et du Nouvel An, l’arrivée d’une cinquième vague de contamination au Covid-19 peut-elle perturber en France les fêtes de fin d’année ? Éléments de réponse avec l’infectiologue Matthieu Revest et le virologiste Yannick Simonin.

« Nous sommes très clairement dans un démarrage de vague. » Interrogé sur une cinquième vague de contamination au Covid-19 le 16 novembre 2021, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran n’a pas fait de mystère. « La circulation du virus s’est accélérée depuis maintenant quelques semaines, de l’ordre de 30 % à 40 % d’augmentation par semaine. Nous ne sommes pas encore dans une phase dite exponentielle », a ajouté le ministre, neurologue de formation.

Des déclarations renforcées par les derniers chiffres de Santé publique France : 7 535 personnes sont actuellement hospitalisées en France pour une infection au Covid-19 dont 1 277 en soins critiques. Il y a une semaine, ils étaient 6 851 patients dont 1 140 en soins critiques.

Si elle n’en est qu’à ses prémices aujourd’hui, cette nouvelle vague peut-elle être aussi importante que les précédentes ? À un mois et demi des fêtes de Noël, ce regain épidémique peut-il jouer les trouble-fêtes ?

« Encore trop tôt » pour Noël

Matthieu Revest, infectiologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rennes (Ille-et-Vilaine), estime qu’il encore « trop tôt pour le dire avec certitude ».

Le médecin breton se veut rassurant. « La probabilité me paraît faible. Il ne faut pas être alarmiste mais réaliste. Il est vrai que le taux d’incidence augmente et qu’il y a plus de patients atteints du Covid-19, nous explique-t-il. Mais cela montre surtout que la vaccination est indispensable et qu’il faut administrer une troisième dose aux gens éligibles sans tarder. »

Interrogé par nos confrères de BFMTV, Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, est du même avis. Il juge que la situation sanitaire peut évoluer d’ici la fin décembre : « Il faut encore voir l’évolution de la situation sanitaire dans les prochaines semaines pour observer une progression notable ou non du virus sur le territoire. »

Une cinquième vague différente ?

S’il est compliqué de prévoir avec certitude si cette résurgence épidémique aura un impact majeur sur les fêtes de fin d’année, une chose est sûre pour les spécialistes : cette cinquième vague sera très différente des précédentes. La principale raison ? « La forte couverture vaccinale en France avec plus de 80 % de la population vaccinée », nous explique le virologiste Yannick Simonin.

« On sait aujourd’hui que la vaccination protège partiellement sur la transmission mais diminue très fortement les cas graves de transmissions du Covid-19, rappelle le spécialiste, qui est également maître de conférences en surveillance et étude des maladies émergentes à l’université de Montpellier (Hérault). Cela réduit fortement l’impact de cette cinquième vague sur le système hospitalier car les hospitalisations sont aujourd’hui décorrélées des cas positifs. » Autrement dit les cas positifs ne sont pas obligatoirement synonymes d’hospitalisations comme lors des vagues précédentes.

« Pour minimiser au maximum cette cinquième vague il faut continuer à progresser sur la couverture vaccinale, ajoute Matthieu Revest du CHU de Rennes. Actuellement il y a 80 % de la population vaccinée. Ce n’est pas suffisant mais il faudrait atteindre 90 % voire 95 % de la population pour être vraiment bien. »

« Rester prudent »

En résumé ? « Il faut rester prudent et vigilant, conclut Yannick Simonin, mais avec la vaccination, le passe sanitaire et les gestes barrières, on a les armes pour faire que cette cinquième vague soit la plus basse possible et qu’on puisse la traverser dans des conditions plus sereines, sans que les fêtes de fin d’année ne soient gâchées. »

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