Covid-19 : Ce qu’il faut retenir du delta

Article publié sur parismatch.com

Publié le 20/07/2021 à 00h18 | Mis à jour le 20/07/2021 à 00h18 Par le docteur Philippe Gorny

Le variant indien, codifié B.1.617 par les scientifiques, est plus contagieux que tous ses prédécesseurs. Résumé de la situation. 

1. Le profil du Delta (nom donné par l’OMS)
Il a été initialement détecté le 5 octobre 2020 à Nagpur, troisième ville la plus grande du Maharashtra, un État indien très étendu de 114 millions d’habitants et dont la capitale est Bombay (Mumbai en marathi, la langue locale). La situation géographique de Nagpur, au centre de la péninsule, et les nombreuses festivités indiennes – notamment Holi, la fête des couleurs, au mois de mars, qui attire de nombreux touristes et où l’on s’affranchit totalement des règles de distanciation – ont sans doute contribué à sa diffusion massive dans tous les États du pays et sur les autres continents.

Delta est porteur d’une quinzaine de mutations, dont deux (L452R et P681R) le rendent 60 % plus contagieux que le variant anglais Alpha. Il est aussi porteur, comme les variants brésilien et sud-africain, de la mutation E484K qui favorise le risque d’échappement immunitaire. C’est la première fois que ces trois mutations sont associées au sein d’un même virus. Delta a pénétré pour l’instant dans plus de 100 pays. Aucune mesure frontalière n’arrêtera sa conquête, au mieux sera-t-elle retardée. Dominant au Royaume-Uni à 90 %, il ne représente en France que 40 % des contaminations actuelles mais en représentera 90 % à la fin du mois d’août. Les prévisions sont que, tôt ou tard, il sera le principal coronavirus circulant dans le monde. Cliniquement, il induit un mauvais rhume débutant par une céphalée, suivi d’un mal de gorge, d’un écoulement nasal, d’une fièvre et parfois d’une toux. Il serait plus souvent responsable de formes sévères que les variants précédents.

2. Les vaccins protègent-ils contre lui ?
à l’appui d’une étude chez 14 000 personnes, les autorités britanniques ont rapporté que le vaccin AstraZeneca protège des formes graves et de l’hospitalisation à 30 % seulement après une dose mais à 92 % après deux doses, comme il le faisait contre le variant Alpha, ce qui est rassurant. Les résultats d’une étude concernant le vaccin Pfizer-BioNTech annoncent 94 % d’efficacité pour protéger contre ces mêmes formes après une dose et une protection à 96 % après deux doses. On anticipe des résultats similaires avec le vaccin Moderna. On attend les données du vaccin à adénovirus de Johnson & Johnson qui est unidose. Le vaccin russe Spoutnik à adénovirus est l’objet d’une grande perplexité : les autorités le portent aux nues sans fournir de résultats, la population s’en méfie, voyant dans ce produit un outil de propagande politique (seulement 16 % de vaccinés en Russie). Pendant ce temps, Delta fait des ravages dans le pays des tsars ! Plusieurs instituts, dont Pasteur, ont signalé qu’après deux doses les anticorps neutralisants produits par la vaccination Pfizer sont trois à six fois moins élevés que contre le Sars-CoV-2 originel. Il y a donc bien une perte d’efficacité contre Delta, mais elle n’est pas suffisante pour annuler la protection, probablement en raison du fait que l’immunité cellulaire induite par le vaccin reste forte.

3. Conclusion
À court terme : avoir reçu avant septembre deux doses de vaccin semble la meilleure des protections possibles. Poursuivre cet été les gestes barrières en milieu confiné et dense ainsi que dans tout rassemblement populaire est recommandé. La quatrième vague est inévitable car Delta ira plus vite que la couverture vaccinale qui est encore loin de son objectif final. Revers de la médaille : plus on vaccine, plus on sélectionne de nouveaux variants. Sommes-nous donc condamnés au cycle sans fin et onéreux de la vaccination ? Allons-nous continuer à négliger la piste des médicaments peu coûteux, connus de longue date et sans risques aux doses usuelles, qui peuvent abréger la virémie s’ils sont pris dès les premiers symptômes ? Trois traitements existent. 1. L’hydroxychloroquine. 2. L’ivermectine. 3. La nitazoxanide. N’en déplaise aux lobbys de l’industrie et de la politique, nous y reviendrons, preuves de leur intérêt à l’appui.

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