Oenotourisme: Château d’Arsac dans le Médoc, du vin et de l’art

Une republication de cet article, en hommage à Philippe Raoux, décédé à 70 ans…

Le Veilleur de Brooklyn (2018), de Gilles Sarthou

A plusieurs reprises en allant dans le Médoc j’étais passée à côté de cette oeuvre étrange et colorée au milieu des rangs de vignes et cela m’intriguait beaucoup. J’ai pu enfin découvrir l’histoire de toutes ces oeuvres exposées au Château d’Arsac. Une bien belle visite pour tous les amoureux de vin et d’art !

Philippe Raoux, le propriétaire actuel, a racheté la propriété en 1986, alors qu’elle n’était qu’en ruines. Ce domaine de 250 hectares date du 12ème siècle, et sa bâtisse a été entièrement rénovée sur le mode contemporain à la charnière du dernier millénaire. Il y a plus de 30 ans (1988), Philippe Raoult a racheté à la fondation Peter Stuyvesant sa collection d’exposition estivale. Il explique ainsi: « En 1988, alors que nous étions en pleins travaux, Renilde Hammacher, directrice de la Fondation Peter Stuyvesant, et Alexandre Perk, directeur de Peter Stuyvesant France, sont venus me voir à Arsac. À partir des années 1960, cette société a constitué une collection d’œuvres d’art contemporaines dans le but de les installer dans leurs usines devant les serveurs de machines et créer chez eux une émotion permanente, « une joie de vivre » constante. Une bien belle idée ! Nos chais intéressaient Peter Stuyvesant car ils étaient à la fois des lieux historiques et des lieux travail. » Depuis ce jour, un jardin de sculptures avec plus d’une trentaine d’oeuvres d’art a été crée à Arsac.

Stilthouse (2017), d’Arne Quinze L’homme qui mesure les nuages (2007) de Jan Fabre

Le chai bleu. Il date du 19ème siècle et a été entièrement distribué de façon à en faire un outil de travail idéal. Ses façades, peintes en bleu au même moment, rappellent l’utilisation en viticulture de la bouillie bordelaise.

La diagonale d’Arsac (2004), de Bernar Venet

Philippe Raoult explique au sujet de cette oeuvre : « La Diagonale d’Arsac de Bernar Venet  est cette sculpture en cortène qui biffe la façade du château et elle fait dire à nos visiteurs que nous sommes toujours en travaux. À cela nous leur répondons qu’en effet nous le sommes en permanence, une sorte de « work in progress » en quête perpétuelle de son marché. Mon épouse a écrit un joli texte sur cette œuvre: “La Diagonale ne veut ni célébrer, ni entrer en aimable dialogue avec le château viticole bordelais. Au contraire, elle exprime une rébellion, une vraie rupture. Si le château à Bordeaux est un concept marketing génial, il date de pas moins de trois siècles. Depuis ce temps, il n’a pas évolué, à l’inverse de son marché. Cette droite qui barre l’image trop lisse et trop parfaite d’une demeure napoléonienne m’a paru la réponse à ce vieillissement, un manifeste à la fois esthétique et radical. Car en brisant l’équilibre du bâtiment d’un élan inspiré et vivifiant, la Diagonale dessine une nouvelle réalité, définit un nouveau défi. Elle devient en ce sens une passerelle qui fait entrer de plain-pied Arsac dans la modernité.”

I NEED (2010), de Sam Dougados

L’arbre du soleil (2007), de Susumu Shingu Les ailes de la Terre (2005), de Susumu Shingu

https://chateau-arsac.com/oeuvres-dart/

Château d’Arsac 1, allée du Comte Arsac-en-Médoc
33460 MARGAUX 05-56-58-83-90

Lire également: https://echos-bordeaux.com/portraits-dacteurs-philippe-raoux/

Vous pouvez également lire mon article sur le Château Chasse Spleen, intéressant pour l’art https://french-wine-love.com/2020/10/03/chateau-chasse-spleen/