Article publié sur lesoleil.com
Quand Louise Landry et Maxime Leclerc, un couple en amour comme en affaires, ont décidé de bâtir des écocabines de glamping en Gaspésie, ils avaient un objectif en tête : un design qui offre une «expérience de proximité avec la nature si forte qu’elle donne presque l’impression de coucher dehors». [ÈST] était né.

ll y a un an à peine, le duo prenait la route vers la Gaspésie pour quelques jours de vacances. Pas comme la majorité des touristes, puisque Mme Landry est originaire de Carleton. Son père les avait plutôt invités à jeter un coup d’œil à un grand terrain boisé qu’il s’apprêtait à mettre en vente, question de profiter des lieux une dernière fois.
Les deux entrepreneurs habitaient Montréal depuis environ 15 ans, tenant chacun les rênes de leur propre compagnie. Jamais l’idée de (presque) tout laisser tomber et de quitter la ville pour s’installer à la campagne ne leur avait effleuré l’esprit. Pas même si plusieurs autres ont eu ce réflexe pendant la pandémie. Pourtant…
«Sur le terrain, il s’est passé quelque chose. On a eu un gros coup de cœur pour l’endroit, raconte la femme de 36 ans. On a vite vu un gros potentiel. On s’est mis à y rêver et on a mis nos idées sur papier.»

Le couple de fondateurs de [ÈST] : Maxime Leclerc et Louise Landry.
Onze mois d’efforts et de demandes de financement (accordées) plus tard, [ÈST] Éco-cabines lançait ses activités, à la mi-juillet 2021. Ce projet propose du glamping en pleine nature, le glamping étant la contraction de glamour et de camping. Du camping de luxe, en quelque sorte. Une activité devenue populaire auprès de la clientèle de plein air… dont font partie Mme Landry et M. Leclerc.
«Fiers du design»
Le couple a vite compris que la clé du succès de leur nouveau bébé niché sur 11 acres à Miguasha — un hameau au bord de la baie des Chaleurs, dans la municipalité de Nouvelle — résidait dans l’originalité, la simplicité et la qualité de l’hébergement. À la table à dessin, on a tracé les grandes lignes de ces cabines de rêve : petites, efficaces, bien rangées, disposant d’une fenestration abondante.
«Tout doit fonctionner dans un petit espace sans donner l’impression d’être coincé. Par exemple, on a placé la banquette dos au lit pour faire le mur du même coup», explique Maxime Leclerc, 41 ans, natif de Québec.
Résultat : huit chics cabines qui se dressent désormais soit dans une cédrière, soit au bord d’une falaise de 75 mètres (250 pieds). On imagine l’ambiance et la vue.

D’abord, la cabine Thuya (ci-dessus). Mesurant 6,4 mètres par 2,7 m (21 par 9 pieds), elle peut héberger deux personnes. Les deux larges fenêtres autour du lit donnent «presque l’impression de coucher dehors», assure-t-on.
Ensuite, la Ublo (ci-dessous). Faisant 7 m par 4,2 m (23 par 14 pieds), elle se destine aux petites familles ou aux groupes de quatre ou cinq personnes. La porte-fenêtre en façade et les ouvertures vitrées pour chacun des grands lits superposés offrent une vue sur la mer qu’on promet «exceptionnelle».
«Nous sommes très fiers du design. C’est quasiment contradictoire : du confort digne d’un hôtel avec des éléments de camping. On a misé sur le gros luxe au niveau de la literie, des lits ultraconfortables, un frigo, une cuisine équipée, l’électricité, l’Internet sans fil, dit Mme Landry. En même temps, on a un poêle à bois, pas d’eau courante [un bidon de 10 litres d’eau est fourni à l’arrivée] et des toilettes au compost très technos et sans odeur à l’intérieur de la cabine.»
Côté look, on a choisi un style épuré. Dans un souci d’écoresponsabilité, on a préféré un bois clair dans toute la pièce, rehaussé de noir. Ainsi, le plancher est fait de bois franc, tout comme le comptoir et le mobilier. Tout le reste est d’un noir classique : la porte, le poêle, la céramique, le petit réfrigérateur, même les couteaux!
À l’extérieur, un espace accueille un foyer et des chaises pour un feu de camp lors des soirées fraîches en forêt. Un peu plus loin, un bloc sanitaire dispose de toilettes conventionnelles.
Dehors, c’est peut-être le belvédère qui vole la vedette, d’après le couple. «C’est de là qu’on voit les plus beaux couchers de soleil sur la baie. On peut aussi marcher dans les sentiers, il y aura la plage municipale l’an prochain, une route panoramique pour vélos, etc.» indique Louise Landry, qui partira en congé de maternité en novembre.
Comme quoi un grand projet n’attend pas l’autre!
Prix : jusqu’à 174 $ pour la Thuya et 234 $ pour la Ublo, location minimale de deux nuits
Info : est-ecocabines.com

La vue sur la baie des Chaleurs depuis le belvédère.
UN SPA NORDIQUE DÈS L’AUTOMNE
[ÈST] amorcera très bientôt la construction d’un spa nordique, «question de compléter le volet quatre-saisons de l’expérience». «On veut s’assurer d’avoir une entreprise viable à l’année. Et ce genre d’expérience thermale pour deux à six personnes avec spa, cuve froide, saunas chaud et sec, hammam [bain de vapeur à la turque] n’est pas fréquent en Gaspésie, dit Louise Landry. Ce sera ouvert à tous, pour les gens de la place comme pour les clients.» La fin du chantier est prévue pour la fin de novembre ou le début de décembre, au plus tard.
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TOUT EST DANS LE NOM
Que signifie [ÈST]? Cette trouvaille faite à l’issue d’un remue-méninges a plu aux propriétaires parce qu’il était court, simple et évocateur. «J’ai toujours aimé l’aura autour de l’appel du Nord, cette envie qu’ont certains de remonter le territoire, dit Louise Landry. En toute humilité, on voulait choisir un nom qui crée aussi cet effet-là, qui rappelle l’envie de visiter l’est de la province. On a mis le nom entre crochets et avec un accent grave comme s’il était écrit en phonétique; c’est notre façon de rendre hommage à l’accent gaspésien!»