Article publié sur lefigaro.fr

La profession relève néanmoins «des indicateurs encourageants» pour les derniers mois de 2020, particulièrement à l’export.
La vente de vins du Bordelais a reculé de 5% en volume en 2020 sous l’effet notamment de la pandémie de Covid-19 mais le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) relèvent «des indicateurs encourageants» pour les derniers mois de 2020, particulièrement à l’export.
Avec 3,92 millions d’hectolitres de vins vendus, soit l’équivalent de 522 millions de bouteilles, Bordeaux s’inscrit dans une troisième année de baisse, selon des chiffres communiqués vendredi à l’AFP par le CIVB.
Des raisons structurelles handicapent les vins de Bordeaux depuis quelques années: baisse du marché chinois, moindre appétence du consommateur pour le vin rouge -84% de la production bordelaise- et baisse de fréquentation des grandes surfaces au profit des petits points de vente. A ces raisons s’est ajouté en 2020, comme pour tous les vignobles, l’effet de la pandémie de Covid-19. Celle-ci a fortement touché les restaurants, les bars et l’événementiel et a perturbé les exportations, sans compter l’application de taxes par l’administration Trump aux Etats-Unis, la crise politique à Hong Kong et les incertitudes de dernière minute autour du Brexit.
«Fortes attentes» sur la Chine et les Etat-Unis
La contraction des ventes en grandes et moyennes surfaces, où le vignoble bordelais écoule la majorité de ses bouteilles commercialisées en France, est de 4% en 2020, avec 142 millions d’unités. Le CIVB l’impute notamment au fait que les Français, qui ont moins eu l’occasion de faire la fête à cause des restrictions sanitaires se sont tournés «vers des produits moins valorisés, au détriment des vins d’appellation». Le Bordelais est le premier vignoble d’AOC en France.
A l’export, les vins de Bordeaux connaissent en 2020 un fléchissement limité à 3% en volume (1,73 million d’hectolitres soit 232 millions de bouteilles), notamment grâce à de bons chiffres sur les trois derniers mois de l’année (+13% en volume), que le CIVB décrit comme un «signe positif de reprise».
L’interprofession place notamment de «fortes attentes» sur ses principaux marchés à l’export, la Chine, un pays qui a réduit de 30% ses importations de vin, toutes origines confondues, en 2020 à cause de la pandémie, et les Etats-Unis. Sur un an, le marché chinois s’inscrit à la baisse (- 13% en volume) mais le dernier trimestre est prometteur (+18%) et l’application récente par la Chine de lourdes sanctions antidumping sur le vin australien pourrait jouer en faveur des vins de Bordeaux en 2021.
Aux Etats-Unis, le rebond du dernier trimestre est plus net encore: + 29% et l’arrivée de la nouvelle administration Biden permet d’espérer une possible suspension ou un allègement des taxes Trump. Début janvier, le président du CIVB Bernard Farges disait s’attendre à un «rebond fort» en 2021 après deux «très mauvaises années» 2019 et 2020.