Covid-19. Comment réveillonner sans prendre (trop) de risques

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Article publié sur Ouest-france.fr

Covid-19. Comment réveillonner sans prendre (trop) de risques

Didier Lepelletier est infectiologue au CHU de Nantes et membre du Haut conseil de la santé publique. Il donne ses conseils pour réveillonner en minimisant les risques de contaminations au Covid-19.https://5d3ed878e1fa07fe40fd9fd81ffd45ec.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-37/html/container.html

Jean Castex a annoncé un maximum de six convives pour les repas de fin d’année. Vous auriez dit plus ?

Je ne vais pas contredire le Premier ministre ! Personnellement, dans le rapport que j’ai rendu, je proposais de tenir compte de la taille de l’habitation. Que vous soyez six dans un petit appartement ou six dans une maison immense, ce n’est pas tout à fait la même chose. Il faut tenir compte aussi de la présence ou non des personnes de plus de 65 ans, plus vulnérables. Si c’est une grande maison avec des convives de plus de 40 ans, pour moi, dix ce n’est pas choquant. Dans tous les cas, il faut télécharger l’application Tous anti-Covid, et éviter de prendre les transports en commun avant de venir.

Et se faire tester avant ?

« Oui, si on a eu un contact à risque ou si on présente des symptômes ! Mais même un test négatif doit inciter à respecter toutes les mesures pendant le regroupement. Réduire ses contacts et déplacements au strict minimum la semaine précédente est également recommandé.

Aérer toutes les heures

Au cours de la soirée, il faut aérer ?

Oui, toutes les heures. On sait que le virus peut se transmettre dans l’air. Ce fut le cas récemment avec des personnes contaminées dans un bus : seules celles qui étaient proches d’une fenêtre n’ont pas été exposées.

Didier Lepelletier, infectiologue au CHU de Nantes et membre du Haut conseil de la santé publique. | FRANCK DUBRAY / OUEST-FRANCE

Vous dites qu’il faut réduire le temps passé à table ?

Oui. Par exemple, on peut très bien décider d’annuler l’apéritif, un moment où l’on est plutôt resserré, au profit d’une bonne balade. Si on décide de le maintenir, il faut respecter les distances entre nous, utiliser des piques pour les choses que l’on va grignoter, et une coupelle par foyer représenté dans la soirée. Ainsi, chaque famille prend ses cacahuètes dans sa propre coupelle.

Et pendant le repas ?

Il faut faire attention aux objets partagés : une seule personne doit passer les plats et servir le vin. Si la bouteille passe de main en main, le risque de contamination est forcément plus élevé.

Les personnes âgées en bout de table

Que faut-il prévoir pour les personnes âgées ou vulnérables ?

Une extrême vigilance ! Comme les autres convives, elles doivent porter un masque, sauf à table. Faire attention à l’hygiène des mains, et puis se mettre à distance, en bout de table, en laissant un espace d’une chaise libre à côté.

Une personne âgée peut-elle sortir de l’Ehpad le soir de Noël ?

Je n’ai rien lu là-dessus, mais il faut faire confiance aux directeurs d’établissements. Je pense pour ma part que sur le plan sanitaire, ce n’est pas raisonnable de faire des transferts aller-retour. Mais entre le risque sanitaire et le facteur émotionnel, l’équilibre est difficile à trouver.

Les recommandations pour les repas de fêtes en temps de Covid-19. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE

Gare aux cadeaux

Que fait-on pour la distribution des cadeaux, le 24 décembre ?

Là encore, il faut être rigoureux. Soit les enfants prennent directement leur cadeau par terre, soit une même personne donne en main propre les cadeaux qui ne doivent pas passer de main en main.

Et après ? En 2021 ? C’est la fin des bisous en France ?

Au bureau, je dirais oui. Un sourire, un coucou, c’est aussi beau. On peut montrer sa bienveillance et son amitié avec l’expression du visage et un signe de la main. Le « Hi ! » à l’américaine, moi je l’ai adopté. Dans les familles, il faudra garder ce réflexe de gestes barrières l’hiver, pendant les périodes de transmissions épidémiques saisonnières.

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