Paul McCartney sort un magnifique album confiné

Article publié sur leparisien.fr

L’ex Beatle a enregistré un disque seul chez lui où il joue de tous les instruments.

Paul McCartney a profité du confinement pour préparer un album. Et le résultat est plutôt réussi ! Paul McCartney Production

Paul McCartney est un grand gamin de… 78 ans. Et comme tous les enfants, il s’amuse. Cette année, l’ex Beatle a joué. Confiné dans sa ferme du Sussex, il a attrapé tous les instruments possibles : guitare, basse, batterie, piano pour enregistrer seul des chansons laissées en plan par manque de temps. Sans pression, sans prétention, sans même savoir ce qu’il allait en faire.

Le résultat est l’un des meilleurs disques de l’année et sans doute l’un des plus réussis du chanteur, qui est disponible depuis ce vendredi. Il porte logiquement son nom « McCartney III », troisième volet d’un triptyque solitaire. Le premier en 1970 avait scellé la fin des Beatles, le second dix ans plus tard, celle de son second groupe les Wings. Dans cette nouvelle aventure singulière, on entend un artiste audacieux, qui cherche, trouve, expérimente, ose par exemple commencer par un long instrumental à la guitare rythmique illustré par quelques chœurs.

Puis McCartney enchaîne les merveilles pop « Pretty boys » et « Woman and Wives » avec ici une voix qui puise dans des basses quasi country ou un peu plus loin dans le disque, les subtiles « The Kiss of Venus » et « Seize the day » qui auraient eu toute leur place sur l’un des chefs-d’œuvre des Beatles.

Un album sidérant

Le Britannique se frotte également au blues à travers « Lavatory Lil » voire au métal sur « Slidin’». Deux titres tendus séparés par « Deep deep feeling », morceau de 8 minutes labyrinthiques. Une mélodie limpide y est d’abord bousculée par des chœurs étranges, des claviers inquiétants, avant de partir sur un chemin jusque-là invisible, balisé par un piano atmosphérique, une guitare psychédélique. On pourrait se perdre sur cette route sinueuse. Au contraire. Elle s’ouvre au fil des notes, élargissant le champ des possibles grâce à des arrangements inouïs. C’est le temps fort d’un album sidérant, enregistré par un artiste qui a tout fait, tout vu, tout entendu mais garde pourtant une fraîcheur ahurissante.

Avec McCartney, en 2020, il n’y aura eu ni monde d’avant, ni monde d’après. Juste l’instant présent.

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