
Article publié sur Inserm.fr
C’est bien comme ça qu’on la nomme parfois, mais les sodas ne sont pas les seuls responsables de cette très grave maladie du foie qui concernerait plus de 200 000 personnes en France. Parmi les coupables, la malbouffe en général et sa grande complice, la sédentarité.
Certains l’appellent la maladie du soda, d’autres la maladie du foie gras. Mais son vrai nom, c’est la stéatohépatite non alcoolique, ou NASH pour non-alcoholic steatohepatitis. Elle correspond à une accumulation de graisse dans le foie, associée à une inflammation de l’organe. Avec le temps, la maladie cause de graves dégâts, les mêmes que ceux provoqués par une consommation chronique d’alcool. Et au bout du compte, les dangers vitaux sont identiques : cirrhose et cancer du foie.
Pourtant, les personnes atteintes ne consomment pas d’alcool, ou peu. En revanche, elles sont souvent en surpoids et/ou atteintes de diabète de type 2, et leur alimentation est généralement riche en graisse et en sucre… comme celle des grands amateurs de sodas ! Il faut savoir qu’une des fonctions du foie est de stocker, sous forme de graisse, le surplus d’énergie apportée par notre alimentation. Ainsi, lorsqu’on consomme régulièrement plus de sucre et de gras que l’on en dépense, il se crée un déséquilibre qui conduit le foie à accumuler trop de graisse. Chez certaines personnes, en particulier celles atteintes d’obésité et/ou de diabète de type 2, cette surcharge s’accompagne d’une inflammation : c’est le début de la NASH.
Une étude conduite à partir des informations relatives à la cohorte Constances (pilotée par l’Inserm) a récemment estimé que près d’un Français sur cinq (18,2%) présente un excès de graisse dans le foie. Parmi eux, 2,6% sont atteints d’une forme déjà sévère de NASH, soit plus de 200 000 personnes en France.
La bonne nouvelle, c’est que prise à temps, au stade précirrhotique, la maladie est réversible : une alimentation équilibrée et suffisamment d’exercice physique permettent de stopper le processus. La mauvaise, c’est que la maladie reste longtemps silencieuse et qu’elle est souvent découverte trop tard pour faire machine arrière. Or à ce jour, il n’existe pas de traitement des formes avancées de NASH, en dehors de la greffe de foie. Mais la recherche avance, avec plusieurs pistes thérapeutiques à l’étude. Découvrez notamment :
- la piste du CD44, une molécule présente à la surface des cellules immunitaires, qui participe à l’inflammation hépatique
- macrophages du foie”>celle des cellules de Kupffer, des macrophages embryonnaires bons pour notre foie
- celle du microbiote, ce petit peuple de l’intestin qui dialogue avec le reste de notre corps