
Article publié sur le site de Marie-Claire
Les chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille sont sur la piste d’un traitement disponible “début 2021”, après avoir identifié une molécule efficace contre la Covid-19 dans un médicament déjà commercialisé.
Avec l’aide de la start-up Apteeus, spécialisée dans le repositionnement des médicaments, l’Institut Pasteur de Lille (IPL) a analysé depuis le mois de mars dernier, plus de 2 000 molécules qui pourraient potentiellement se révéler efficace contre la Covid-19. À-t-elle trouvé la bonne ? Tout porte à croire que oui !
“Nous avons démontré in vitro (en laboratoire) qu’une molécule présente dans le principe actif d’un médicament existant est active contre le coronavirus. Nous l’avons testée sur des cellules humaines du poumon et les résultats se sont révélés très prometteurs”, rapporte le Pr Benoît Déprez, directeur scientifique de l’IPL, à La Voix du Nord.
Son nom gardé secret pour “éviter toute frénésie”
Si le nom de cette molécule prometteuse doit rester secret pour l’heure, c’est parce qu’elle est déjà présente dans un médicament commercialisé et que l’IPL, ainsi que les autorités sanitaires, veulent en préserver les stocks.
“Nous ne pouvons donner son nom. Les stocks sont limités et nous avons besoin de réserves pour l’essai clinique. Nous souhaitons également éviter toute frénésie. Si cela fonctionne, sa production sera augmentée dans la sérénité et non sur la base d’une demande sauvage”, précise le directeur scientifique.
Néanmoins, quelques précisions ont été apportées sur ce qui se présente comme une avancée fondamentale dans la lutte contre l’épidémie.
Une molécule aux propriétés anti-virales
“Pris aux premiers symptômes de la maladie, ce médicament réduit la charge virale du porteur de la maladie, évite la contagion. Pris plus tard, il contrecarre ses formes graves. Son action est bien celle d’un anti-viral et non celle d’un anti-inflammatoire”, explique le professeur Benoît Déprez.
Et d’ajouter : “Nous avons prouvé que son principe actif peut tuer le virus à une concentration trente fois inférieure à celle qui est basiquement proposée.” Selon lui, cette découverte “est pour le moment la seule alternative médicamenteuse qui se “Nous allons mener des essais cliniques extrêmement rigoureux, respectant toutes les étapes de la procédure”, assure le chercheur. Mais l’Institut se montre optimiste : “ce qui est intéressant, c’est que nous pouvons avancer très rapidement car ces molécules ont déjà une autorisation de mise sur le marché.”dès le début de la maladie.”
Les premiers tests sur des cellules humaines du poumon “se sont révélés très prometteurs”, assure le professeur. D’autant plus que peu voire pas d’effets secondaires, ou d’interaction médicamenteuse n’ont été constatés après l’utilisation de cette molécule.
De plus, sous forme de cachet, le traitement ne nécessite “ni piqûre, ni besoin de l’aide d’un personnel soignant”, une réelle facilité de prise donc, ajoute Benoît Déprez.
Une phase d’essais sur l’Homme à venir
Afin de débuter les essais sur des patients infectés par la Covid-19, l’IPL doit récolter cinq millions d’euros.
“Nous allons mener des essais cliniques extrêmement rigoureux, respectant toutes les étapes de la procédure”, assure le chercheur. Mais l’Institut se montre optimiste : “ce qui est intéressant, c’est que nous pouvons avancer très rapidement car ces molécules ont déjà une autorisation de mise sur le marché.”
En cas de réussite, l’accès à ce traitement contre le coronavirus est prévu pour “début 2021”.